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Emilie Barou est une jeune femme entrepreneure dont le projet gagne à être connu et soutenu. Elle a conçu “3e Jardin”, un projet visant à créer des recettes et produits gourmands à partir d’invendus et d’”invoulus” locaux. Avec une approche lean, nous l’avons accompagnée en amont du lancement de son entreprise grenobloise, entre apport en communication web et coaching en montage de projet. Une belle expérience qui met en lumière la cohérence entre les compétences en communication issues de Semaweb et le coaching proposés avec Semawe.
Un an environ après la création de son activité, Emilie raconte la genèse de son projet et la nature de notre collaboration.

Quel parcours t’a conduite jusqu’au 3e Jardin ?

J’ai suivi un cursus scientifique axé sur la chimie, avec une ouverture sur la biologie. Ca m’a amenée jusqu’au domaine de la recherche dans le secteur des biotechnologies. Mon travail était d’observer et comprendre le vivant pour essayer d’en faire des applications utiles à l’homme. J’ai beaucoup aimé ces années de recherche d’un point de vue intellectuel.

Après 5 ans, j’ai eu besoin de faire quelque chose de plus concret et qui reflétait davantage mes valeurs. J’ai donc décidé de monter un projet pour valoriser les ressources à l’échelle locale, et petit à petit je suis allée vers l’alimentation et la valorisation des ressources alimentaires gaspillées. J’ai suivi des formations dans un lycée agricole (CFPPA de Florac) qui donne des formations courtes pour adultes et qui propose des techniques de transformation alternatives (comme le séchage et la lacto-fermentation, les deux pratiques que j’utilise dans le projet), ainsi que des formations relatives à l’hygiène et la sécurité.

 

Quel est ton intention avec ce projet ?

Je me suis orientée vers l’alimentaire pour exprimer mes valeurs. L’assiette, on l’a tous les jours devant nous, c’est donc un super vecteur pour une prise de conscience plus large.
Ce sont nos habitudes de consommation qui façonnent pas mal le monde aujourd’hui, donc l’impact d’une consommation plus responsable peut être significatif.
Le projet de 3e Jardin est d’aider les consommateurs à se réapproprier le contenu de leur assiette, tout en les amenant à se questionner sur l’impact de leurs choix alimentaires sur leur santé, l’environnement, l’économie locale… L’idée est de se poser la question du pouvoir de notre assiette.
Au sein de 3e Jardin, je propose plusieurs outils autour du bien-manger local :

  • Les Invoulus, des produits que je crée à partir des invendus des producteurs locaux, en utilisant uniquement des méthodes de transformation douces, sans cuisson.
  • Les Ateliers, pour apprendre aux consommateurs à cuisiner autrement et essayer de respecter au mieux les aliments qu’ils mettent dans leur assiette.
  • La Newsletter, dans laquelle je parle de tout ce qui m’inspire au niveau local, et partage des astuces que j’ai pu intégrer dans mon quotidien, pour se faire plaisir tout en consommant local.

Mon défi est de montrer que Les Invoulus peuvent enrichir l’alimentation et ravir le palais !

3e Jardin et Les Invoulus, comment sont venues ces idées de noms ?

Le nom “3e Jardin” est venu d’une rencontre avec une personne de Terre Vivante dans le Trièves. Il m’avait appris qu’on appelait “1er jardin” la terre (l’endroit d’où sortent les légumes), le “2e jardin” le silo (là où dans l’ancien temps, on stockait les légumes racines pour l’hiver etc. – aujourd’hui ce serait les chambres froides.), et le “3e jardin” les bocaux qu’on mettait dans le cellier.

Et quel est mon projet ? Transformer les légumes pour pouvoir les conserver, donc en fait je crée un 3e jardin !

“Les Invoulus” est un nom qui s’est décidé en compagnie d’Aliocha. On parlait de 3e Jardin, et il m’a demandé si je m’étais posée la question de ce que je mettrai sur les bocaux. J’ai répondu que l’idée était de mettre en avant 3e Jardin et les producteurs, à la suite de quoi il m’a invitée à me questionner sur un nom de marque percutant. “Les Invoulus” est une dénomination qui a émergé spontanément, et son enthousiasme m’a confortée dans mon choix !

 

Quelle est la place des partenaires dans ton projet ?

Je travaille sur des invendus que j’appelle “haut de gamme”. Je vais les chercher à la source et non au bout de la chaîne des circuits de distribution. Les Invoulus chez les producteurs sont méconnus mais ils existent ! Les légumes que je récupère sont soit fraîchement cueillis par les maraîchers, soit récoltés par mes soins au champ. 

Le projet est guidé par la dimension locale. Le partenariat avec les producteurs est indissociable du projet : le but est de construire une relation et de m’adapter à la façon dont ils fonctionnent pour répondre avant tout à leur demande. Ces partenaires locaux me fournissent la matière première pour le projet et ma créativité. C’est à partir de leurs invendus que je crée mes recettes et ma gamme de produits. Pour chaque produit vendu, je reverse un pourcentage au producteur. Il n’a jamais été question dans le projet de récupérer ces invendus gratuitement. J’ai envie de participer à mon échelle à améliorer aussi leur condition car ils nous nourrissent et gagnent difficilement leur vie.

Les autres partenaires sont dans des domaines nécessaires pour le développement du projet (et je tiens à ce qu’ils soient tous locaux !) :

  • Semaweb m’a aidé pour la communication, m’a formée en écriture web et e-mailing, a réalisé des visuels pour le projet.
  • Grésille est une association qui a un serveur local qui héberge mon site Internet
  • Pepite Ozer m’a accompagné dans le développement de mon projet.
    Tous les distributeurs ont également une place importante, l’idée de mon côté étant de montrer les endroits où j’aime consommer pour mes courses quotidiennes, ou que je fréquente ponctuellement. La Bonne Pioche, magasin de produits locaux sans emballage, est la première épicerie grenobloise à distribuer Les Invoulus.

 Tous ces partenaires me permettent d’être cohérente dans le développement de mon projet, et de contribuer au développement local au delà de mon activité.

Pourquoi avoir choisi Semawe ?

Cette collaboration s’est faite dans le cadre d’un accompagnement via l’accélérateur de Pepite Ozer. Le point de départ a été un événement où l’on rencontrait des personnes de l’éco-système grenoblois à même d’être mentors. Aliocha et moi nous sommes mutuellement choisis spontanément !

 

Qu’as-tu apprécié dans cette collaboration ?

J’avais regardé votre site web avant de démarrer la collaboration : il y a une mise en avant de l’humain et une façon de travailler où l’idée est de respecter qui est l’autre et ce qu’il sait faire. L’accompagnement dont j’ai bénéficié avec Aliocha n’était pas seulement axé sur la communication, l’approche était plus globale. Votre façon de travailler m’inspire et représente ce vers quoi j’aimerais aller si j’arrive à développer un projet où je crée de l’emploi. Les sessions avec Aliocha m’ont permis d’échanger avec un entrepreneur qui était déjà passé par ces étapes et qui avait une expérience solide en la matière. A mon échelle, j’étais aux prémices ; Aliocha m’a aidée à avoir une vision de ce qui allait orienter mes choix dès le départ.

Ensuite, j’ai côtoyé toutes les personnes de Semaweb, entre le site Internet, les photos, la formation… On sent qu’il y a une cohérence dans votre agence, et que le but est d’écouter, de comprendre et ensuite de proposer quelque chose. Cette recherche de compréhension du client est extrêmement appréciable et aboutit à des résultats pertinents et satisfaisants. Vous n’imposez rien sous prétexte que vous savez.

Aujourd’hui encore, dans les moments de doute, je vais regarder vos témoignages sur votre site web, ils me redonnent de la nourriture pour continuer à avancer. Vous faites partie des gens qui travaillez autrement, c’est un plaisir de voir que c’est possible !

Pour les prochaines années, quel est ton souhait pour 3e Jardin ?

Jusqu’ici, j’ai pas mal avancé sur le fond du projet, son identité. Il reste encore beaucoup
d’incertitudes sur l’aspect opérationnel qui ne sont pas toujours simples à gérer.
Maintenant, je crois qu’il faut que je travaille sur la forme. En quelque sorte, mettre
une enveloppe, qui permette au projet (et à moi-même) de trouver le bon équilibre. Enveloppe souple et perméable bien sûr, pour garder à la fois ouverture et liberté.

L’objectif est d’avancer assez tranquillement mais sûrement, pour réussir à faire grandir ce projet en gardant la cohérence et les valeurs du début.
Ne pas aller trop vite pour aller plus loin !

 

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