La concertation Malraux est un exemple concret de l’utilisation de l’art pour favoriser la participation des habitants et des acteurs du territoire dans un projet de reconversion d’envergure. L’intervention de l’artiste Tomas Bozzato et l’utilisation de l’Afghan Box ont permis de recueillir une photographie sensible du bâtiment et de donner une voix particulière aux habitants et acteurs du quartier.
La mission dans les grandes lignes
L’appel à projet du bâtiment Malraux va être lancé par Grenoble Alpes Métropole dans le but de donner une troisième vie à ce bâtiment emblématique. Il s’agit de l’ancienne Chambre de Commerce et Industrie, construite dans les années 1980. Avec sa façade de verre et de béton, ce bâtiment de 16 000 m2 ne laisse pas indifférent !
Avant de lancer cet appel à projet, la Métropole a souhaité mener une concertation pendant plusieurs mois, pour recueillir les idées et les ressentis des habitants et des acteurs économiques du quartier. L’objectif : pouvoir transmettre une photographie sensible du bâtiment dans son environnement, aux porteurs de projet qui travailleront sur sa reconversion.
Pour mener à bien cette concertation, la Métropole a fait appel à l’expertise de Sémawé. Nous nous sommes associés aux talents d’un artiste visuel, Tomas Bozzato.
Quel était le dispositif de mobilisation du public ?
Pour interpeller les passants, nous nous sommes installés dans des lieux stratégiques : devant la sortie de l’école, sur le marché, dans le parc du quartier, dans une rue passante…Nous interpellions les habitants en les questionnant sur leur lien avec le bâtiment Malraux, leurs ressentis et leurs idées pour la reconversion, en fonction de ce qu’ils connaissent de leur quartier. Leurs contributions étaient affichées au fur et à mesure sur un grand panneau.
Difficile de ne pas nous voir, car notre dispositif comprenait :
- un triporteur qui nous permettait d’ouvrir une petite table et d’offrir le café
- un grand panneau pour collecter les verbatims
- une afgan box (voir ci-dessous)
- une corde tendue sur laquelle séchaient les portraits photographiques des habitants
Pour aller à la rencontre des habitants sur l’espace public, Tomas Bozzato était présent avec son Afgan box. Ce dispositif photographique est en quelque sorte un “polaroïd argentique” . C’est un mini laboratoire photo qui permet de développer sur le champ, une photographie noir et blanc. Il permet non seulement d’offrir un portrait mais également de prendre un vrai temps d’échange avec la personne car le développement n’est pas instantané !
Tomas Bozzato a également pris le temps de l’immersion afin de réaliser des photographies du bâtiment de l’intérieur et dans son environnement. Deux de ses photographies ont servi à réaliser des cartes postales : une pour inviter les habitants à contribuer et l’autre pour les acteurs économiques du quartier. Ces cartes étaient une occasion de présenter le projet de reconversion du bâtiment, de renvoyer vers la plateforme de participation en ligne de la Métropole ainsi que d’inviter à une visite du bâtiment ou un atelier de concertation.
Les habitants et autres acteurs du quartier ont découvert les photographies de l’artiste, un samedi matin, à l’occasion d’une visite du bâtiment Malraux, organisée avec les services de la Métropole.
À quels moments l’artiste est-il intervenu ?
L’artiste Tomas Bozzato est intervenu à plusieurs moments clés de la concertation Malraux. Tout d’abord, il a été présent dans l’espace public, où il a réalisé et offert des portraits photographiques noir et blanc aux habitants du quartier. Il était également présent dans le parc, devant l’école et sur le marché pour aller à leur rencontre et échanger avec eux.
Il est également intervenu directement dans le bâtiment Malraux, occupé actuellement par des agents de la Métropole.
Présent le jour où l’exposition a été dévoilée aux habitants, il a pu mettre en lumière les différentes voix des participants et différentes perspectives du bâtiment.
Qu’est ce que ça permet ?
La présence de Tomas Bozzato a permis d’apporter une sensibilité artistique à la démarche de concertation. Son regard unique a complété le dispositif de recueil de la parole des habitants et acteurs du quartier et sa présence a permis d’engager des discussions approfondies sur le lieu et la ville. Cette démarche a conduit à la réalisation d’un cahier d’acteur qualitatif, comprenant les ressentis, les idées et les inspirations des participants. Des récits intimes et des idées qui vont nourrir les réflexions autour de la reconversion du bâtiment Malraux !
Crédits photos : Tomas Bozzato.
Voici quelques extraits de ce cachier d’acteurs :
Geneviève Goubel
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