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Faire ce que l’on aime et être respecté.e dans son individualité est souvent considéré comme le clé du bien-être dans sa vie professionnelle. Disons que c’est un bon point de départ. Mais voici un outil pour pousser la démarche un peu plus loin avec un exercice de réflexion sur vous-même que j’ai proposé à l’équipe de Semawe.

La recherche de son ikigai pour être heureux

Nous nous apprêtons à vivre notre Forum Ouvert annuel dans un chalet de montagne. Un moment structurant de la vie d’équipe, pendant lequel nous allons construire et partager une vision commune de l’entreprise à moyen et long terme.

Pour que cela ait un sens réel et profond pour chacun.e de nous comme participant.e à la construction de cette vision, il va de soi que la vision collective doit sonner juste pour chacun.e individuellement. C’est pour ce motif simple et de bon sens que j’ai trouvé important de proposer une méthode de questionnement sur la raison d’être des individus dans leur travail. Et comme la vie professionnelle nous occupe tou.te.s beaucoup, ce bien-être est intimement connecté au bonheur que chaque individu peut éprouver dans sa vie plus généralement.

Ikigai (生き甲斐) est un concept japonais que nous pourrions traduire par la « raison d’être » Au-délà de son sens littéral, il correspond à une vraie philosophie de vie que partagent les habitants d’Okinawa. Un art de bien occuper sa vie pour qu’elle soit longue et heureuse. Car comme vous le savez peut-être, Okinawa est l’île qui compte le plus de centenaires dans le monde ! 15% des centenaires de la planète y vivent, et 97% d’entre eux sont en bonne santé. Aux dires des scientifiques du monde entier qui scrutent ces curieux heureux, cela repose sur leur alimentation, leur mode de vie, mais aussi sur leur philosophie de vie, l’ikigai.

Il existe peu de références bibliographiques sur le sujet, mais cet ouvrage sur l’ikigai est une bonne entrée en matière si vous avez envie de creuser le sujet.

Comment trouver son ikigai ?

Voici comment la conceptualisation de l’ikigai peut vous aider à trouver votre voie professionnelle et accéder au sentiment de bien-être et de complétude précurseur du bonheur.

Posez-vous ces questions avec le plus d’honnêteté possible et en tentant d’y répondre simplement. Les réponses les plus spontanées sont généralement les plus justes.

 

Ce que vous aimez

Il s’agit bien des activités qui vous procurent de la joie, qui sont agréables pour vous, et vers lesquelles vous avez spontanément envie de vous diriger. Plus que des activités, cela peut être aussi des valeurs. “Découvrir le monde”, “faire la cuisine”, “passer du temps en famille”, “apprendre de nouvelles choses”, …

Ce pour quoi vous êtes doué.e.

Sans aller jusqu’au don extraordinaire, vous avez des talents, des aptitudes ou des compétences que vous connaissez. Des sujets de travail qui sont faciles pour vous. Par exemple : “l’organisation”, “le contact avec les autres”, “la créativité graphique”, “la diplomatie” !

Ce dont le monde a besoin.

C’est ce qui selon vous représente un besoin profond de l’humanité, de l’autre, qu’il soit proche ou lointain. Vous faites appel ici à vos valeurs fondamentales et votre perception de la société et de l’humanité. On pourrait imaginer : “du réconfort”, “de la sécurité”, “du dialogue”, “l’éducation”, etc…

Ce qui vous rémunère.

Il s’agit de trouver ce qui vous permet ou vous permettrait de gagner votre vie. Comment pouvez-vous subvenir à vos besoins économiques ? Imaginons que vous pourriez-dire : “faire de la photo”, “écrire dans un journal”, “faire la cuisine”, “conduire des bus”…

Vous sentez venir la suite ?

  1. A l’intersection de ce que vous aimez et de ce que vous savez faire, vous exercez vos passions.
  2. A l’intersection de ce que vous aimez et de ce dont le monde a besoin, vous vivez votre vocation.
  3. Entre ce qui vous rémunère et ce que vous savez bien faire, vous exercez votre profession.
  4. Entre ce dont le monde a besoin et ce qui vous permet de gagner votre vie, votre travail est une vraie mission.

En réalisant cet exercice, nombre d’entre vous pourront probablement se situer dans les jonctions entre ces intersections.

Des zones proches de votre ikigai, mais pas dans une position d’équilibre pour autant. C’est ainsi que vous vous retrouverez peut-être dans ces situations dont la plupart se contente :

  1. Lorsqu’une profession s’exerce en pratiquant ses passions, on peut s’épanouir et être satisfait.e de son travail, mais aussi ressentir une certaine inutilité de son rôle par rapport aux besoins profonds du monde et des autres.
  2. Lorsque l’on vit sa passion tout en assurant une vraie vocation, mais sans gagner sa vie, il est difficile d’envisager longtemps de vivre heureu.x.se sans subvenir à ses besoins économiques.
  3. Lorsque l’on exerce sa vocation en se sentant investi.e d’une mission, mais sans avoir d’aptitude particulière pour ce que l’on fait, on peut ressentir une grande incertitude qui peut créer de la frustration et un manque d’assurance.
  4. Lorsqu’une profession est aussi une mission que l’on perçoit comme utile, sans aimer pour autant ce que l’on fait, il va de soi que l’on va vivre un certain confort mais percevoir son bonheur ailleurs, et donc être habité.e par un sentiment de vide.

Ce schéma vous guidera dans cette réflexion. Vous pouvez passer au travers de ce filtre les idées d’évolution, de reconversion, de mutation, d’apprentissage et de découvertes qui vous passent par l’esprit ! Vous verrez que bien souvent lorsqu’on croit tenir l’idée géniale qui sera la clé de tout, on ne fait que graviter autour de cet ikigai sans forcément l’atteindre.

Cette philosophie n’est pas une petite astuce en mode psychologie de comptoir, c’est une réelle démarche de vie. Pas de miracle en vue, pas de formule magique pour un bonheur tout cuit qui vous tomberait dans la poche en 5 minutes. Vous y trouverez juste un éclairage pour mieux réfléchir à vos propres choix, à votre rôle parmi les humains, à votre voie pour accomplir vos rêves.

Longue vie heureuse à vous !

 

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